dimanche 21 juin 2009

Des prêtres et des Hommes.

Suite à une conversation avec le père Louis, je vous livre ce que j’en ai retenu.

L’Eglise est –elle une institution macho ? Pourquoi seuls les hommes sont-ils des prêtres, pourquoi pas les femmes ? Ne faudrait-il pas autoriser plus pour en avoir plus ?

Je voudrais rappeler ici l’importance de chaque personne dans l’Eglise. Hommes et femmes sont appelés à s’engager au service des autres. Et différentes vocations s’offrent à eux [1]. La vie consacrée, le mariage ou le célibat.

C’est vrai que pour un homme, la vie consacrée peut se traduire par la prêtrise. Pourquoi pas les femmes ? Les prêtres sont « configurés au Christ » [2], ils sont les témoins privilégiés du Christ. Être prêtre n’est pas un droit, c’est un appel.

A l’époque de Jésus, les gens choisissaient un maitre or, les disciples n’ont pas choisi Jésus, c’est Jésus qui les à appelés et ils ont répondus présent. C’est cet appel qui nous donne encore aujourd’hui des prêtres au service de notre Eglise. Mais il ne suffit pas de se sentir appelé, il faut aussi le confirmer en Eglise. L’évêque appelle le postulant à suivre le séminaire.

Et les femmes ? L’Eglise reprend simplement le choix de Jésus pour des hommes quand il a nommé les disciples. Bien qu’ayant choisi des hommes pour apôtre, beaucoup de femmes étaient avec Jésus. Ce sont les premières à avoir vu le Christ ressuscité, c’est avec Marie que nous découvrons l’engagement et le bonheur de dire Oui [3]. C’est d’ailleurs la seule à avoir été reconnue conçu sans péché, par l’Eglise (l’Immaculée Conception).

Je pense que Dieu nous créa homme et femme, différent, car nous avons chacun notre propre rôle. Nous sommes différents pour mieux nous compléter. Même si les femmes ne sont pas prêtres, elles ont un rôle important dans l’Eglise. L’homme ne fait pas mieux que la femme et inversement, nous ne sommes pas là pour faire un concours, mais pour avancer ensemble. Peut-être suis-je naïf, et pourtant, quand on se rend compte de ce que l'on peut s’apporter, c’est tellement beau.

L’Eglise demande un chemin de réflexion pour chaque vocation (séminaire, fiançailles). Elle doit reconnaître l’appel de Dieu et ensuite, aider à faire qu’il se concrétise. C’est peut être cela qui est dur aujourd’hui : prendre le temps de la réflexion. Et c’est pour cela que notre Pape est formidable. Il nous fait prendre conscience que les médias ne suffisent pas, qu’il ne faut pas se limiter aux gros titres, mais aussi comprendre le sujet dans son ensemble, prendre le temps de se forger son opinion [4]. Savoir que c’est un grand penseur nous invite à réfléchir sur ce qu’il dit, ne serait-ce que par honnêteté intellectuelle ! Je ne suis pas choqué que certains le critiquent, mais je suis choqué par ceux qui le font sans réfléchir et sans prendre le temps de comprendre ce qu’il veut dire. Le Pape n’est pas là pour nous dire ce que nous voulons entendre, il est le garant de l’Evangile [5] et nous transmet la bonne nouvelle, il nous indique simplement le chemin de l’évangile.

Que voulais-je dire par autoriser plus pour en avoir plus ?

Autoriser plus serait, par exemple, autoriser le mariage des prêtres. Personnellement, je pense que le célibat des prêtres est important, car on ne peut se consacrer entièrement à deux vocations à la fois. Je sais que l’Amour ne suit aucune loi mathématique, mais aimer sa famille et se dévouer entièrement à elle est un chemin différent que le ministère de prêtre qui demande de se dévouer entièrement à ses frères. Je suis peut être un peu excessif et je m’en excuse, mais un prêtre ne serait pas autant au service des autres pour Dieu s’il avait aussi la charge d’une famille.

Enfin, pourquoi avoir plus de prêtres ? En a-t-on besoin ? Un prêtre me disait que les gens en avaient moins besoin et cela ce traduisait par moins de confession. Plus nous aurons besoin des prêtres et plus nous en aurons. Comment susciter des vocations si le prêtre ne sert à rien ? Je souhaite simplement que les chrétiens puissent rencontrer des prêtres comme ceux que je connais qui leur fassent découvrir les merveilles de l’Évangile (et la mise en pratique).



Mes inspirations :

Notes :

  • [1] L’homme a une vocation, à ne pas confondre avec sacerdoce. Il y a deux types de sacerdoce dans l’Eglise : le sacerdoce commun des fidèles et le sacerdoce ministériel qui participe chacun de l’unique sacerdoce du Christ.
    « Celui qui a reçu le sacerdoce ministériel jouit d'un pouvoir sacré pour former et conduire le peuple sacerdotal, pour faire, dans le rôle du Christ, le sacrifice eucharistique et l'offrir à Dieu au nom du peuple tout entier ; les fidèles eux, de par le sacerdoce royal qui est le leur, concourent à l'offrande de l'Eucharistie et exercent leur sacerdoce par la réception des sacrements, la prière et l'Action de grâces, le témoignage d'une vie sainte, et par leur renoncement et leur charité effective. » (Lumen Gentium 10).
    Par notre baptême (et non par notre choix de vie), nous sommes prêtres, prophètes et rois.

  • [2] Par notre baptême nous sommes tous configurés au Christ mort et ressuscité. Quant au prêtre, ils sont configurés au Christ Tête. Du 2e concile du Vatican :
    « Tous les membres doivent se conformer à lui jusqu'à ce que le Christ soit formé en eux (cf. Ga 4,19). C'est pourquoi nous sommes assumés dans les mystères de sa vie, configurés à lui, associés à sa mort et à sa résurrection, en attendant de l'être à son règne » (Lumen Gentium 7)
    « La fonction des prêtres, en tant qu'elle est unie à l'Ordre épiscopal, participe à l'autorité par laquelle le Christ lui-même construit, sanctifie et gouverne son Corps. C'est pourquoi le sacerdoce des prêtres, s'il suppose les sacrements de l'initiation chrétienne, est cependant conféré au moyen du sacrement particulier qui, par l'onction du Saint-Esprit, les marque d'un caractère spécial, et les configure ainsi au Christ Prêtre pour les rendre capables d'agir au nom du Christ Tête en personne » (Presbyterorum Ordinis 2)

  • [3] voir mon article sur le Magnificat et l'engagement

  • [4] Comme Jésus parlait en parabole, ce n’était pas compréhensible d’un premier abord. Même les disciples avaient besoin d’éclairage. Aujourd’hui, nous avons la Bible et les prêtres pour nous aider à comprendre l’Evangile.

  • [5] Le Pape est même le successeur de Pierre, l’apôtre à qui Jésus demanda d’être le berger de ses brebis, c'est-à-dire celui qui montre le chemin.

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